Le retour des hirondelles

"LE RETOUR DES HIRONDELLES" DE MAXIME VIVAS ET THÉRÈSE MAISONHAUTE

 5 mars 2022

de La Ville Future

Le Retour des hirondelles  (Anteo Edizioni, 2022) est un court récit de voyage écrit par Maxime Vivas et Thérèse Maisonhaute, un couple français, qui racontent leur expérience dans la région chinoise du Xinjiang, démentant les nombreux clichés entendus dans la masse. médias.

Inconnu en dehors des cercles académiques étroits des sinologues jusqu'à récemment,  le Xinjiang est devenu la région chinoise dont on parle le plus dans les médias occidentaux ces dernières années, après la diffusion massive de fausses nouvelles sur les politiques chinoises de répression des minorités ethniques, en particulier celle des Ouïghours , un population majoritairement musulmane vivant dans cette zone.

Les rumeurs sur le Xinjiang ont été démenties à de nombreuses reprises par des sources officielles chinoises et des universitaires qui ont consacré leur temps à étudier les chiffres et la réalité locale. Pour ceux qui ne veulent pas se lancer dans de longues lectures pleines de statistiques, cependant,  Le retour des hirondelles (Anteo Edizioni, 2022) représente une excellente alternative pour mieux comprendre la réalité du Xinjiang en brisant le voile de mensonges avec lequel les Occidentaux les médias ont dissimulé la vérité .

Le texte, dont le titre traduit en italien signifie « Le retour des hirondelles », est un récit de voyage court et concis rédigé par le journaliste français Maxime Vivas et son épouse, Thérèse Maisonhaute, qui ont eu l'occasion de séjourner au Xinjiang et d'effleurer le contexte de cette région de première main. Les auteurs racontent leur expérience personnelle, mais permettent en même temps au lecteur de connaître le contexte historique et culturel du Xinjiang à partir de la naissance des mouvements extrémistes islamiques dans la région.

« En 1990, le Parti islamique du Turkestan oriental lance une révolte dans la ville de Baren au nom de la création d'un État islamique indépendant annexé au Turkestan occidental. Plus tard, nous l'avons appelé Mito (Mouvement islamique du Turkestan oriental) et Pit (Parti islamique turc). Par la suite, les émeutes et une série d'attaques terroristes ont continué à s'intensifier, inévitablement suivies de contrôles plus stricts ».

Cela contraste avec les fausses nouvelles diffusées par les médias occidentaux, qui parlent d'une répression aveugle de la population musulmane par le gouvernement chinois : « Certains sites Internet, journaux, radios, télévisions, politiciens, sinologues, chercheurs et experts annoncent de fausses nouvelles sur le Xinjiang. , tendant à se transformer en un mouvement global. […] Ils ont commencé à publier de fausses informations sensationnalistes sans vérification, et ont rapidement fermenté et transformé ces fausses opinions en un événement apparemment réel » .

Au contraire, la réponse du gouvernement chinois ne concernait que les soi-disant « trois forces » qui minent la stabilité du Xinjiang, aboutissant à un grand succès : « Le gouvernement chinois a mis en place des politiques strictes pour combattre les « trois forces » (forces terroristes violentes , forces du séparatisme ethnique, forces de l'extrémisme religieux). [...]  Le gouvernement chinois tente de réduire la pauvreté du peuple ouïghour par diverses politiques, de développer l'éducation et de définir les frontières religieuses, faisant du Xinjiang une région stable sans que personne ne renonce à ses langues, cultures et croyances »  .

Les auteurs en profitent également pour critiquer la société occidentale, la comparant à celle de la Chine. Alors que le mot "démocratie" est proclamé en Occident et que la Chine est accusée d'être une "dictature", Vivas et Maisonhaute ont été frappés par ce qu'ils ont observé dans le pays asiatique : avoir une certaine autorité et capacité. Ils sont en permanence en brainstorming : ils discutent à tout moment et chacun est libre d'exprimer ses idées et même les idées les plus folles " .

Une autre  accusation souvent portée contre la Chine  est celle d'être un grand pollueur et de ne pas mener  de politiques environnementales  adéquates . Alors que l'Europe et les Etats-Unis se perdent dans un greenwashing inutile, « ici l'accent a été mis sur l'écologie, avec une attention particulière aux actions qui pourraient avoir un impact négatif sur le climat régional voire mondial et celles qui seraient utiles à la protection de la nature ; Des efforts ont été faits pour freiner la hausse de l'indice d'urbanisation et faire face au développement inquiétant de l'industrialisation » .

Les visiteurs français ont également été particulièrement impressionnés par  la croissance économique massive  que la Chine en général, et le Xinjiang en particulier, ont connue dans un laps de temps assez limité, obtenant des résultats incroyables : « Parfois, il nous était difficile de croire que la prise économique -off dans cette région a commencé au milieu du 20e siècle. En fait, les résultats n'ont été observés qu'au 21e siècle ou même au cours des 10 dernières années. L'initiative "Belt and Road" a été proposée il y a quelques années seulement, mais elle a obtenu ses premiers résultats dans la construction d'infrastructures sociales (autoroutes, trains à grande vitesse de Pékin à Urumqi, gares, aéroports, etc.) " .

« De retour en France, je n'ai pas pu m'empêcher de penser au fait que la Chine a connu un développement rapide dans de nombreux domaines. La Chine est un pays en plein essor, avec beaucoup d'infrastructures et de nouveaux bâtiments, et la plupart en moins de dix ans. A la campagne, de nouvelles maisons ont été construites avec plus ou moins les mêmes caractéristiques mais modernes et confortables pour remplacer les cases basses et inconfortables en terre battue. Ces nouvelles maisons élèvent soudainement les villageois qui semblaient avoir vécu au 18e ou 19e siècle au 21e siècle. Ce développement rapide n'est pas seulement dû à la main-d'œuvre abondante, mais aussi à la volonté politique et  à la planification à long terme , qui sont absolument nécessaires » , poursuit le texte.

Quant au Xinjiang, les auteurs nient l'existence de discriminations fondées sur l'ethnicité, ils décrivent en effet un tableau de  coexistence harmonieuse entre les différentes populations minoritaires : « En particulier, certaines histoires d'amour pour favoriser l'unité des peuples reflétaient principalement la beauté des paysages du Xinjiang et la coexistence multiethnique durable, ainsi que son développement harmonieux dans la nouvelle ère, qui a actuellement une signification politique profonde ».

Le jugement final porté sur la politique chinoise au Xinjiang est absolument positif, donnant lieu à une comparaison peu flatteuse pour les pays occidentaux, qui ont mené des politiques infructueuses de contrôle de l'extrémisme religieux : "Le gouvernement chinois du Xinjiang vise à combattre les "trois forces du mal". Lors de notre visite au Xinjiang, un chef officiel du gouvernement a montré du mépris pour la censure des médias occidentaux. Il a déclaré : « Même si vous n'êtes pas d'accord sur le fait que c'est la manière la plus idéale de gouverner, c'est la lutte efficace contre l'extrémisme religieux et le terrorisme. Puisque ces pays occidentaux n'ont pas réussi à contrôler les extrémistes islamiques comme la France, la Belgique et d'autres pays européens, vous avez tous échoué ». En effet, bon nombre des mesures prises en Europe se sont soldées par un échec, tant dans la lutte contre la pauvreté (le seuil de pauvreté étant en hausse en France) que dans la résolution des problèmes des minorités ethniques. Pendant ce temps, la Chine a obtenu des résultats extraordinaires en  matière de réduction de la pauvreté, fournissant un grand nombre de nouvelles écoles, hôpitaux et zones résidentielles, ainsi qu'une formation professionnelle pour de nombreux groupes ethniques ».

Le livre peut être lu gratuitement à l'adresse internet suivante https://www.anteoedizioni.eu/negozio/continenti/the-return-of-the-swallows/

On ne parle pas beaucoup des hirondelles quand même dans ton sujet , moi qui était contente en lisant le titre .....

Le titre est une image , les hirondelles en question ne sont pas des oiseaux .

"Le Retour des hirondelles" : une ruralité chinoise naturaliste dans un film censuré en Chine

Le réalisateur chinois Li Ruijun suit un couple d’agriculteurs dans une Chine rurale en pleine désuétude.

Le film rural est un genre à part entière en Chine depuis les années 1950, suite à la réforme agraire promulguée la même année par Mao. Chaque décennie a eu ses films adaptés à chaque politique, avec leurs dominantes : la propagande réformiste, la mécanisation, la place des femmes... Dans Le Retour des hirondelles, sorti mercredi 8 février, le réalisateur chinois Li Ruijun suit un couple d’agriculteurs en difficulté à la suite de la priorité économique donnée à l’industrie et aux nouvelles technologies par Pékin.

Naturalisme subversif

Paysan locataire et célibataire, Ma Yutie décide de se marier sur la tard et épouse Cao Guiying, une vieille fille déconsidérée du village proche. Une fois la glace brisée, tous deux apprennent à se connaître et Wu développe une réelle affection pour Hai-Quing qui y répond. Mais au rythme des mois et des années, le monde rural se désagrège. Les autorités incitent les populations à gagner les villes, ce qui aura des répercutions inéluctables sur leur couple.


Gros succès en Chine à sa sortie en septembre 2022, le film de Li Ruijun a été interdit, puis a été remonté avec une nouvelle fin, en raison de la vision misérabiliste que donne le réalisateur du monde rural chinois, alors que près de 57% des terres du pays sont agricoles. Lui-même originaire de la campagne, Li Ruijun est partisan d’une mise en scène naturaliste, jugée subversive par un régime qui ne tolère aucune ambigüité quant à l'image moderniste du pays destinée à l’international.

Temps rural

La campagne du film se situe à la lisière d’un étrange désert de sable et est éloignée d’une ville où Wu n’a jamais mis les pieds. Dans ce contexte quasi-médiéval, le réalisateur montre les travaux des champs, la construction d’une maison, ou une vie communautaire réduite au minimum. Mais il développe surtout l’épanouissement de sentiments que l’on n’attendrait pas chez ses protagonistes. Tout comme il capte leur poésie dans les aphorismes de Wu, son décor intérieur minimaliste, l’amour et la protection qu’il voue à sa bien-aimée frappée d’incontinence, et la tendresse bienveillante qui les rapproche. Le film est enveloppé d'une dominante ocre issue de la terre, car elle elle est partout.

Comme on peut s’y attendre, ce n’est pas l’action qui prend le dessus. Le Retour des hirondelles - dont le titre original Return to Dust (Retour à la poussière) est plus juste, repose sur un rythme contemplatif qui relève plus de la chronique que d’une intrigue. Elle évoque un temps rural où la dureté de la terre est compensée par ses beautés, avec les aléas des saisons, l’attente, les moissons et la conclusion de transactions diverses. Mais c’est aussi le temps de l’amour qui s’immisce, inattendu, entre deux laissés-pour-compte qui, pour un temps, vivent en communion. Une parenthèse enchantée qui s'avère le véritable sujet de ce Retour des hirondelles hors du temps.

Intéressant de savoir ce qui se passe dans ce pays encore un peu fermé ,malgré qu'il soit devenu plus ou moins capitaliste .