Toulouse capitale de l'Occitanie - Époque féodale
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Toulouse capitale de l'Occitanie - Époque féodale
:cooltext410: époque Féodale de TOULOUSE
La fin des Carolingiens marque le début de la féodalité. Durant cette période, Toulouse est dirigée par des comtes.
Au début du deuxième millénaire, l’attitude dérivante du clergé, la mainmise sur certaines prérogatives et charges ainsi que l'usurpation des biens de l’Église par le pouvoir toulousain entraînent une dégradation du culte. L’église Saint-Sernin, l'église Notre-Dame de la Daurade et la cathédrale Saint-Étienne sont mal entretenues. De nouveaux courants religieux apparaissent, telle la réforme clunisienne et la réforme grégorienne.
L’évêque Izarn, soutenu par le pape Grégoire VII, promoteur de ces réformes, tenta de mettre bon ordre à tout cela. Il confia la Daurade aux abbés clunisiens en 1077.
Voir aussi http://www.studiodifferemment.com/telechargement/PDF/toulouse17-daurade.pdf
À Saint-Sernin, il essaye également de faire plier les chanoines mais ceux-ci en appellent au Pape pour affirmer leur indépendance. La réaction de l'évêque est fulgurante : il les fait remplacer par les moines de l'abbaye de Moissac (dont il est issu), mais cette action donnera lieu à un cuisant revers. En effet, le successeur de Grégoire VII, le nouveau Pape Urbain II le force à réintégrer les chanoines de Saint-Sernin qui dépendront désormais directement du Pape. Dès les années 1070-1080, lorsque les chanoines démarrent la construction d'une nouvelle église, l'évêque est en conflit avec eux en la personne de l'operarius du chantier et prévôt Raymond Gayrard, lequel venait de bâtir un hôpital pour les pauvres tout proche (situé à l'emplacement de l'actuel Musée Saint-Raymond, musée des Antiques de Toulouse). Soutenu par le comte Guilhem IV et le Pape, saint Raymond achève la construction de l'abside et du transept. Lorsque Urbain II fait un voyage dans le comté d'Auvergne, en prêchant au concile de Clermont-Ferrand l'appel à la première croisade en 1095, il passe par Toulouse pour consacrer l'autel de l'église abbatiale Saint-Sernin, presque prête pour le culte et propose au Comte de Toulouse de prendre la tête de la croisade38. Les querelles religieuses venaient de réveiller la foi des Toulousains. Cette renaissance s’accompagna d’une nouvelle progression démographique, favorisée par une agriculture techniquement plus performante. La ville devient l'une des plus grandes d'Europe au XIIe siècle.
C’est à cette occasion que les faubourgs de Saint-Michel et Saint-Cyprien furent bâtis. Le pont de la Daurade permit en 1181 de relier Saint-Cyprien aux portes de la ville. Les bourgs de Saint-Sernin et de Saint-Pierre des Cuisines connurent également une expansion notable. De nombreux artisans prennent possession des rues et ruelles de l'antique Toulouse entre la rue Saint-Rome et la rue du Pharaon. Toutes ces rues portent encore le nom des métiers des artisans : rue des Changes, des Filatiers ou des Couteliers. Après la prise de la ville par Guillaume IX d'Aquitaine en 1098, la ville est entourée d’une nouvelle enceinte, vraisemblablement le long des actuels grands boulevards de Strasbourg, d'Arcole, de Lacrosse et d'Armand Duportal.
Re: Toulouse capitale de l'Occitanie - Époque féodale
La fin du XIe siècle est marquée par le départ du comte Raymond IV pour les croisades.
Il lègue par testament à son fils Alphonse-Jourdain, né en 1103, l'ensemble de ses terres occitanes. Il meurt en 1105 devant le siège de Tripoli. Son fils aîné Bertrand, alors comte de Toulouse, part également en Terre sainte, laissant le comté à son jeune frère. Au moment de l'administration de Bertrand, Toulouse a fait l'objet de plusieurs tentatives de récupération de la part de Guillaume IX, duc d'Aquitaine et mari de Philippa, fille de Guillaume IV de Toulouse. Profitant de la vacance de pouvoir occasionnée par le départ de Bertrand et la minorité d'Alphonse, il occupe la ville entre 1113 et 1119. Face au gouvernement du duc d'Aquitaine, une résistance passive voit le jour autour d'Alphonse-Jourdain, élevé dans ses possessions provençales à partir de 1108, attendant sa majorité. L'occasion leur est donnée en 1119. Profitant du départ du duc d'Aquitaine pour l'Espagne afin d'aider le roi Alphonse de Castille contre les Almoravides qui menacent les royaumes chrétiens lors de la Reconquista, le peuple toulousain se soulève et rappelle Alphonse Jourdain au pouvoir comtal. À la suite de cette action, ce dernier leur manifeste sa reconnaissance; il prend alors plusieurs mesures permettant d'alléger taxes et impôts.
À la mort du comte en 1147, une administration de 8 capitulaires est créée sous le nom de « commun conseil de la Cité et du Bourg ». Il s'agit du capitoulat, une administration municipale typiquement toulousaine. Sous la houlette du pouvoir comtal, elle a la charge de règlementer les échanges et de faire appliquer les lois. Ce sont les capitouls, dont les plus anciens actes datent de 1152. En 1176, le chapitre comportait déjà douze membres, chacun représentant un quartier de Toulouse, ou un faubourg. Le pouvoir des consuls s’opposa rapidement à celui du comte Raimond V. Les Toulousains furent divisés sur le sujet, et c’est après 10 ans de lutte, en 1189, que le conseil municipal obtint du comte d'importantes concessions quant à son autonomie et ses pouvoirs.
En 1154, Raymond V de Toulouse épouse Constance, sœur du roi de France Louis VII. Il repousse les attaques du roi d'Angleterre, Henri II Plantagenêt. En 1190 débuta la construction du futur Capitole, la maison commune, le siège du conseil municipal. Maintenant au nombre de 24, et vraisemblablement élus, les Capitouls s’octroient les droits de police, de commerce, d’imposition et provoquent des conflits avec les villes voisines. Toulouse en sort généralement vainqueur, étendant ainsi la domination de la patria tolosana.
Parmi les mesures de gestion prises par les capitouls, l'une concerne les frais de reconstruction après une catastrophe (incendie ou inondation) : une simple amende sur les artisans négligents. Les capitouls se finançaient plus largement grâce à des barres (taxes sur la sortie de la ville).
Malgré l’intervention du pouvoir royal, l’administration de la ville est laissée aux mains des Capitouls jusqu’à la Révolution. Pour l’anecdote, les joueurs du Stade toulousain, l’équipe de rugby locale, arborent aujourd’hui les couleurs rouge et noir des Capitouls.
Il lègue par testament à son fils Alphonse-Jourdain, né en 1103, l'ensemble de ses terres occitanes. Il meurt en 1105 devant le siège de Tripoli. Son fils aîné Bertrand, alors comte de Toulouse, part également en Terre sainte, laissant le comté à son jeune frère. Au moment de l'administration de Bertrand, Toulouse a fait l'objet de plusieurs tentatives de récupération de la part de Guillaume IX, duc d'Aquitaine et mari de Philippa, fille de Guillaume IV de Toulouse. Profitant de la vacance de pouvoir occasionnée par le départ de Bertrand et la minorité d'Alphonse, il occupe la ville entre 1113 et 1119. Face au gouvernement du duc d'Aquitaine, une résistance passive voit le jour autour d'Alphonse-Jourdain, élevé dans ses possessions provençales à partir de 1108, attendant sa majorité. L'occasion leur est donnée en 1119. Profitant du départ du duc d'Aquitaine pour l'Espagne afin d'aider le roi Alphonse de Castille contre les Almoravides qui menacent les royaumes chrétiens lors de la Reconquista, le peuple toulousain se soulève et rappelle Alphonse Jourdain au pouvoir comtal. À la suite de cette action, ce dernier leur manifeste sa reconnaissance; il prend alors plusieurs mesures permettant d'alléger taxes et impôts.
À la mort du comte en 1147, une administration de 8 capitulaires est créée sous le nom de « commun conseil de la Cité et du Bourg ». Il s'agit du capitoulat, une administration municipale typiquement toulousaine. Sous la houlette du pouvoir comtal, elle a la charge de règlementer les échanges et de faire appliquer les lois. Ce sont les capitouls, dont les plus anciens actes datent de 1152. En 1176, le chapitre comportait déjà douze membres, chacun représentant un quartier de Toulouse, ou un faubourg. Le pouvoir des consuls s’opposa rapidement à celui du comte Raimond V. Les Toulousains furent divisés sur le sujet, et c’est après 10 ans de lutte, en 1189, que le conseil municipal obtint du comte d'importantes concessions quant à son autonomie et ses pouvoirs.
En 1154, Raymond V de Toulouse épouse Constance, sœur du roi de France Louis VII. Il repousse les attaques du roi d'Angleterre, Henri II Plantagenêt. En 1190 débuta la construction du futur Capitole, la maison commune, le siège du conseil municipal. Maintenant au nombre de 24, et vraisemblablement élus, les Capitouls s’octroient les droits de police, de commerce, d’imposition et provoquent des conflits avec les villes voisines. Toulouse en sort généralement vainqueur, étendant ainsi la domination de la patria tolosana.
Parmi les mesures de gestion prises par les capitouls, l'une concerne les frais de reconstruction après une catastrophe (incendie ou inondation) : une simple amende sur les artisans négligents. Les capitouls se finançaient plus largement grâce à des barres (taxes sur la sortie de la ville).
Malgré l’intervention du pouvoir royal, l’administration de la ville est laissée aux mains des Capitouls jusqu’à la Révolution. Pour l’anecdote, les joueurs du Stade toulousain, l’équipe de rugby locale, arborent aujourd’hui les couleurs rouge et noir des Capitouls.
Re: Toulouse capitale de l'Occitanie - Époque féodale
Au début du XIIe siècle, les Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem s'installent à Toulouse.
Ils occupent d'abord, jusqu'en 1110, l'église de la Dalbade, qui dépend du prieur de la Daurade, mais ils en sont expulsés. C'est pourquoi ils obtiennent, entre 1116 et 1121, de l'évêque de la ville, Amelius Raymond du Puy, dont un frère, Raymond du Puy, est un futur supérieur de l'ordre, la concession de l'église Saint-Rémi. Cette petite église, qui aurait été fondée par l'évêque Germier, se trouve à l'angle des rues Saint-Rémésy et Saint-Jean. Les hospitaliers accroissent progressivement leurs droits, tels que l'autorisation d'acquérir des biens dans tout le diocèse de Toulouse, le droit donné en 1160 par l'évêque Raimond de Lautrec d'avoir un cimetière pour les membres de leur ordre ou encore la possibilité accordée en 1175 par le comte de Toulouse Raimond V d'avoir un four. Ils reçoivent également le droit de faire construire une tour, connue comme la tour des Archives.
Les Hospitaliers entrent cependant en concurrence avec les Templiers, qui ont établi leur maison toulousaine non loin de la leur, dans la rue du Temple (actuel no 31 rue de la Fonderie). Mais en 1307, le roi de France Philippe IV le Bel fait arrêter les Templiers dans tout le royaume de France et mettre leurs biens sous séquestre. Après la suppression de leur ordre par le concile de Vienne en 1311, la dévolution des biens de l'ordre du Temple sont accordées aux Hospitaliers l'année suivante. C'est Déodat de Roaix qui est chargé, à Toulouse, de surveiller le transfert des propriétés.
La grande richesse de la maison hospitalière toulousaine lui permet de recevoir en 1315 le rang de grand prieuré : elle est placée, au côté du grand prieuré de Saint-Gilles, à la tête de la langue de Provence. Les hospitaliers, devenus propriétaires de la Maison du Temple, y installent en 1408 un hôpital, appelé hôpital du Temple. Le prieur provincial fait aussi construire son logis dans la maison voisine (actuel no 13 rue de la Dalbade). Ils agrandissent également l'église (actuel no 15 rue de la Dalbade), placée dès lors sous les vocables de Notre-Dame de la Conception et de Sainte-Barbe. Derrière les bâtiments qui donnent sur la rue se trouve également un cimetière, du côté de la Garonnette.
Ils occupent d'abord, jusqu'en 1110, l'église de la Dalbade, qui dépend du prieur de la Daurade, mais ils en sont expulsés. C'est pourquoi ils obtiennent, entre 1116 et 1121, de l'évêque de la ville, Amelius Raymond du Puy, dont un frère, Raymond du Puy, est un futur supérieur de l'ordre, la concession de l'église Saint-Rémi. Cette petite église, qui aurait été fondée par l'évêque Germier, se trouve à l'angle des rues Saint-Rémésy et Saint-Jean. Les hospitaliers accroissent progressivement leurs droits, tels que l'autorisation d'acquérir des biens dans tout le diocèse de Toulouse, le droit donné en 1160 par l'évêque Raimond de Lautrec d'avoir un cimetière pour les membres de leur ordre ou encore la possibilité accordée en 1175 par le comte de Toulouse Raimond V d'avoir un four. Ils reçoivent également le droit de faire construire une tour, connue comme la tour des Archives.
Les Hospitaliers entrent cependant en concurrence avec les Templiers, qui ont établi leur maison toulousaine non loin de la leur, dans la rue du Temple (actuel no 31 rue de la Fonderie). Mais en 1307, le roi de France Philippe IV le Bel fait arrêter les Templiers dans tout le royaume de France et mettre leurs biens sous séquestre. Après la suppression de leur ordre par le concile de Vienne en 1311, la dévolution des biens de l'ordre du Temple sont accordées aux Hospitaliers l'année suivante. C'est Déodat de Roaix qui est chargé, à Toulouse, de surveiller le transfert des propriétés.
La grande richesse de la maison hospitalière toulousaine lui permet de recevoir en 1315 le rang de grand prieuré : elle est placée, au côté du grand prieuré de Saint-Gilles, à la tête de la langue de Provence. Les hospitaliers, devenus propriétaires de la Maison du Temple, y installent en 1408 un hôpital, appelé hôpital du Temple. Le prieur provincial fait aussi construire son logis dans la maison voisine (actuel no 13 rue de la Dalbade). Ils agrandissent également l'église (actuel no 15 rue de la Dalbade), placée dès lors sous les vocables de Notre-Dame de la Conception et de Sainte-Barbe. Derrière les bâtiments qui donnent sur la rue se trouve également un cimetière, du côté de la Garonnette.
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