Il y a cent ans, la France créait l’État du Grand-Liban…
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Il y a cent ans, la France créait l’État du Grand-Liban…
Il y a cent ans, la France créait l’État du Grand-Liban…
Fin du protectorat français de Syrie et du Liban
La guerre qui agite dramatiquement ce secteur du Moyen-Orient a fait oublier une période durant laquelle la France était aux affaires dans la région. Et cet état de fait est une des nombreuses suites diplomatiques de la Première Guerre Mondiale.
La concrétisation d'un intérêt pluri-séculaire pour ces territoires
Sans remonter aux Croisades, qui ont très largement popularisé l'intérêt de la France pour ces régions, on peut considérer que l'attirance pour la Syrie et les minorités chrétiennes du mont Liban remonte à François Ier. La Syrie tombe sous contrôle ottoman en 1516 ; il durera plus de 400 ans. Mais cet intérêt français a été plus ou moins régulièrement manifesté jusqu'au moment où, sous le règne de Napoléon III, la France vient au secours des chrétiens maronites, victimes d'exactions violentes de la part de leurs voisins druzes.
Avec la Grande Guerre, en pleine bataille de Verdun, le 16 novembre 1916, deux diplomates, le Britannique sir Mark Sykes et le Français François Georges-Picot concluent l'accord secret "Sykes-Picot" qui prévoit le partage après la guerre des dépouilles de l'empire ottoman, allié de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie. Selon ces accords, la France se propose de prendre sous son aile la Syrie et le Mont Liban. C'est ainsi que le 8 octobre 1918, une escadre française accoste à Beyrouth. Les soldats se joignent à leurs alliés britanniques qui ont déjà occupé toute la région. Ils entrent avec eux dans la ville. Le nouvel Emir Fayçal entre dans la ville accompagné du général Edmund Allenby. Néanmoins, après la reddition de l'Empire ottoman le 30 octobre 1918, le Liban et la Syrie sont considérés comme des "territoires ennemis occupés" et c'est en tant que tels qu'ils sont occupés par les troupes britanniques.
Un début difficile
Cette supprématie des Britanniques dans la région se heurte au fait qu'ils sont confrontés à d'autres problèmes, plus prioritaires : la guerre d'indépendance irlandaise et la révolte indienne. C'est pour ces raisons qu'ils décident de céder la région aux Français et se retirent de Damas le 26 novembre 1919. Ce retrait britannique inquiète les nationalistes arabes qui espéraient se tailler un État indépendant autour de Damas, capitale de la Syrie, avec le soutien de leur ami britannique "Lawrence d'Arabie". Ils tentent de passer en force en réunissant un congrès national, à l'initiative de l'émir Fayçal, qui proclame l'indépendance de la "Grande Syrie" et en confie la couronne à l'émir le 11 mars 1920.
C'est la conférence de San Remo, qui, le 25 avril 1920, confirme le mandat de la France sur la Syrie et le Liban, officiellement investie par la Société des Nations le 28 avril 1920. Le général Henri Gouraud est nommé haut-commissaire français pour le Levant, chef du corps expéditionnaire français. Il ne peut tolérer l'activisme de Fayçal qu'il expulse de Damas. Ce conflit de souveraineté s'achève le 24 juillet 1920, dans les montagnes de l'anti-Liban, lorsque les troupes françaises écrasent l'armée de Fayçal.
La France va transformer ces anciennes provinces ottomanes en deux Républiques laïques, en détachant de l'ancienne Syrie un Grand-Liban qui rassemble le mont Liban mais aussi la vallée de la Bekaa et le littoral (à majorité chrétienne). Ce nouvel État du Grand-Liban est officialisé le 1er septembre 1920. De l'autre côté, une nouvelle Syrie voit également le jour qui inclut Damas, Alep et le territoire des Alaouites, avec Damas comme capitale. Et la France institue aux côtés du gouvernement un Conseil consultatif où sont représentées les 17 communautés religieuses identifiées dans le pays.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Le général Henri Gouraud est nommé haut-commissaire français pour le Levant, chef du corps expéditionnaire français.
Fin du protectorat français de Syrie et du Liban
La guerre qui agite dramatiquement ce secteur du Moyen-Orient a fait oublier une période durant laquelle la France était aux affaires dans la région. Et cet état de fait est une des nombreuses suites diplomatiques de la Première Guerre Mondiale.
La concrétisation d'un intérêt pluri-séculaire pour ces territoires
Sans remonter aux Croisades, qui ont très largement popularisé l'intérêt de la France pour ces régions, on peut considérer que l'attirance pour la Syrie et les minorités chrétiennes du mont Liban remonte à François Ier. La Syrie tombe sous contrôle ottoman en 1516 ; il durera plus de 400 ans. Mais cet intérêt français a été plus ou moins régulièrement manifesté jusqu'au moment où, sous le règne de Napoléon III, la France vient au secours des chrétiens maronites, victimes d'exactions violentes de la part de leurs voisins druzes.
Avec la Grande Guerre, en pleine bataille de Verdun, le 16 novembre 1916, deux diplomates, le Britannique sir Mark Sykes et le Français François Georges-Picot concluent l'accord secret "Sykes-Picot" qui prévoit le partage après la guerre des dépouilles de l'empire ottoman, allié de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie. Selon ces accords, la France se propose de prendre sous son aile la Syrie et le Mont Liban. C'est ainsi que le 8 octobre 1918, une escadre française accoste à Beyrouth. Les soldats se joignent à leurs alliés britanniques qui ont déjà occupé toute la région. Ils entrent avec eux dans la ville. Le nouvel Emir Fayçal entre dans la ville accompagné du général Edmund Allenby. Néanmoins, après la reddition de l'Empire ottoman le 30 octobre 1918, le Liban et la Syrie sont considérés comme des "territoires ennemis occupés" et c'est en tant que tels qu'ils sont occupés par les troupes britanniques.
Un début difficile
Cette supprématie des Britanniques dans la région se heurte au fait qu'ils sont confrontés à d'autres problèmes, plus prioritaires : la guerre d'indépendance irlandaise et la révolte indienne. C'est pour ces raisons qu'ils décident de céder la région aux Français et se retirent de Damas le 26 novembre 1919. Ce retrait britannique inquiète les nationalistes arabes qui espéraient se tailler un État indépendant autour de Damas, capitale de la Syrie, avec le soutien de leur ami britannique "Lawrence d'Arabie". Ils tentent de passer en force en réunissant un congrès national, à l'initiative de l'émir Fayçal, qui proclame l'indépendance de la "Grande Syrie" et en confie la couronne à l'émir le 11 mars 1920.
C'est la conférence de San Remo, qui, le 25 avril 1920, confirme le mandat de la France sur la Syrie et le Liban, officiellement investie par la Société des Nations le 28 avril 1920. Le général Henri Gouraud est nommé haut-commissaire français pour le Levant, chef du corps expéditionnaire français. Il ne peut tolérer l'activisme de Fayçal qu'il expulse de Damas. Ce conflit de souveraineté s'achève le 24 juillet 1920, dans les montagnes de l'anti-Liban, lorsque les troupes françaises écrasent l'armée de Fayçal.
La France va transformer ces anciennes provinces ottomanes en deux Républiques laïques, en détachant de l'ancienne Syrie un Grand-Liban qui rassemble le mont Liban mais aussi la vallée de la Bekaa et le littoral (à majorité chrétienne). Ce nouvel État du Grand-Liban est officialisé le 1er septembre 1920. De l'autre côté, une nouvelle Syrie voit également le jour qui inclut Damas, Alep et le territoire des Alaouites, avec Damas comme capitale. Et la France institue aux côtés du gouvernement un Conseil consultatif où sont représentées les 17 communautés religieuses identifiées dans le pays.
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Esther- Messages : 330
Date d'inscription : 22/10/2024
Esther- Messages : 330
Date d'inscription : 22/10/2024
Re: Il y a cent ans, la France créait l’État du Grand-Liban…
Suite à l’échec de l’Administration Militaire de la zone, une administration civile sera mise en place à l’initiative d’Henri de Jouvenel, avec pour objectif la Mise en Place de la Constitution Libanaise qui sera rendue officielle le 23 mai 1926. Largement inspirée de la Constitution de la IIIème République Française, tout comme cette dernière, elle limitera les pouvoirs exécutifs du Président de la République. Elle ne sera promulguée que 4 ans après, le 22 mai 1930 et sera la cause d’une grande instabilité au niveau gouvernemental.
1926, une année cruciale avec la mise en place de la Constitution Libanaise et des premières administrations publiques.
26 Mai 1926: Election de Charles Debbas à la Présidence de la République.
29 Mai 1926: Auguste Bacha Habib constitue le Premier Gouvernement Libanais. Il comptera 7 membres donc 2 Maronites, 1 Sunnite, 1 Chiite, 1 Druze, 1 Grec-orthodoxe et 1 Grec-catholique. Le 29 Mai, également, sera mis en place le Sénat Libanais présidé par Mohammed el Jisr.
Octobre 1926: Est adopté l’Hymne National Libanais.
Esther- Messages : 330
Date d'inscription : 22/10/2024
Re: Il y a cent ans, la France créait l’État du Grand-Liban…
Et 100 ans après nous le laissons carrément tomber , honte à nous .
Oui je sais Macron va apporter une aide financière qui me parait assez légère par rapport aux aides distribuées à tout vent .
Oui je sais Macron va apporter une aide financière qui me parait assez légère par rapport aux aides distribuées à tout vent .
Sam&Dom- Messages : 147
Date d'inscription : 24/10/2024
Re: Il y a cent ans, la France créait l’État du Grand-Liban…
Il faut bien constater que le multiculturalisme est un poison , la preuve , mais ce n'est pas la seule raison de cette déchéance du Liban , il faut être honnête la corruption est aussi nuisible pour un pays .
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Fresque murale dénonçant la corruption politique,
dans le quartier Mar Mikhael de Beyrouth. Politicien pendu,
condamné à mort
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dans le quartier Mar Mikhael de Beyrouth. Politicien pendu,
condamné à mort
Esther- Messages : 330
Date d'inscription : 22/10/2024
Re: Il y a cent ans, la France créait l’État du Grand-Liban…
Je me joins à vous pour déplorer la déchéance de ce pays qui fut un temps un petit paradis .Je me demande s'il y a toujours l'ancien président de Renault Carlos Ghosn qui y avait trouvé asile après son évasion spectaculaire du Japon .
Lysliane- Messages : 321
Date d'inscription : 20/10/2024
Re: Il y a cent ans, la France créait l’État du Grand-Liban…
Nous avons complètement abandonné les chrétiens maronites qui peuplent encore le Liban .Ils seraient environ 800 000 encore mais pour combien de temps ?
L'Eglise Maronite est la seule Eglise d'Orient à être fidèle à l'Eglise Catholique Universelle, dès ses origines. En tant qu'Eglise uniate (Eglise orientale unie à Rome mais qui conserve sa langue, ses rites et son droit canon) elle possède sa propre liturgie du rite d'Antioche, en langue syrienne.
Ange-Lina- Messages : 178
Date d'inscription : 02/11/2024
Re: Il y a cent ans, la France créait l’État du Grand-Liban…
Il y a de plus en plus de morts .
Les autorités libanaises se sont laissées infiltrer par le hezbollah et maintenant ils ne peuvent plus s'en dépêtrer .
Au moins 60 morts dans plusieurs frappes d'Israël sur l'est du Liban. Des localités de l'est du Liban considérées comme des fiefs du Hezbollah ont été visées par plusieurs frappes israéliennes lundi soir. Au moins 60 personnes ont été tuées, selon un bilan des autorités libanaises.
Les autorités libanaises se sont laissées infiltrer par le hezbollah et maintenant ils ne peuvent plus s'en dépêtrer .
RALEUSE- Messages : 162
Date d'inscription : 01/11/2024
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