Toulouse capitale de l'Occitanie - Ses universités
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Toulouse capitale de l'Occitanie - Ses universités
L'Université de Médecine
Montpellier ou Toulouse quelle est la première ?Elles ont été crées toutes deux vers 1220 .
Pourquoi 1229 ?
L’Histoire officielle de la faculté de médecine commence avec la fondation de l’Université de Toulouse, en 1229. La croisade, dite des Albigeois, vient de se terminer après plusieurs années de guerre mais la lutte contre le catharisme, appelé aussi l’albigéisme, se poursuit intensément ! Si Albi, primitivement le lieu d’émergence méridionale d’une hérésie venant d’Europe centrale, est revenu rapidement dans le giron catholique, sous l’impulsion de son évêque, cette soi-disant croisade contre les albigeois est dirigée contre les derniers comtes de Toulouse, et d’abord Raymond VI ,accusé d’une tolérance excessive vis-à-vis des cathares.
L’hérésie qui ne représente pourtant que 2 à 5 % de la population en Midi languedocien, mais derrière la motivation religieuse se cache une politique de domination des rois de France servie par l’envie de conquête de Simon de Montfort, et facilité par les décisions du pape et de ses légats…
Cette université (studium generale) compte alors trois facultés : Théologie, Droit et Arts libéraux. Calquée sur celle de Paris, elle est placée sous le contrôle du moine Hélinand, maître de théologie, prédicateur de l’ordre de Citeaux, dévoué entièrement à la lutte contre l’albigéisme. Ce religieux, dans son discours prononcé lors de l’ouverture du novum studium, en l’église Saint-Jacques, le jour de l’ascension, se livre à une critique virulente de la science et du trop grand savoir et annonça que le but de l’université était d’abord de faire monter jusqu’aux astres le cèdre de la foi catholique. La mission est clairement définie !
Des professeurs parisiens et des maîtres dominicains sont recrutés.
Cette création est favorisée par la longue grève universitaire qui touche à ce moment là l’université de Paris. Pour mieux les attirer à Toulouse, une véritable « lettre publicitaire » est adressée à toutes les écoles qui fleurissent dans d’autres pays. Le texte vante les qualités de l’enseignement, mais aussi la douceur de vivre dans la ville et sa région. Et pour que les hommes studieux soient plus engagés à venir voir la gloire de Toulouse, et son ardeur pour l’étude, qu’ils sachent que c’est une autre terre promise, où coulent le lait et le miel, où
verdoient de riches prairies, où les arbres fruitiers étalent leur feuillage, où Bacchus règne dans les vignes, où Cérès commande dans les champs, où l’air est si bien tempéré que les anciens philosophes préféraient ce séjour à tous les lieux de la terre les plus estimés. Ce pays de « cocagne »
offre encore un autre avantage appréciable : rien n’y est cher ! Pour peu l’on a le vin, pour peu l’on a le pain, pour peu l’on a la viande, et pour peu le poisson. En somme la terre promise !
La vie quotidienne des étudiants Dès 1233, une bulle pontificale de Grégoire IX stipule que les citoyens toulousains disposant de maisons vacantes doivent les louer aux étudiants. Des taxateurs sont chargés de fixer le prix des loyers. À partir du milieu du siècle suivant, la cité voit le nombre de ses collèges (Saint-Marial, L’Esquille, de Foix…) s’accroître. Fondés par de riches Toulousains, ils hébergent les élèves les plus méritants. Au XIXe siècle et durant la première moitié du XXe siècle, ils logent chez l’habitant ou dans de petites pensions. 1920, la Ville consent à la création d’une première Maison des étudiants rue du Taur. Au début des années 50 au Ramier, la première tranche de la Cité Universitaire Daniel-Faucher sort de terre. À côté des bizutages et rituels d’intégration hérités du Moyen-Âge, l’Association générale des étudiants toulousains (AGET) voit le jour en 1886 et organise les fêtes de charité de la Ville associées au Carnaval. En 1948, l’AGET organise la « Nuit de l’existentialisme » avec comme parrain Boris Vian en personne.
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Comment la chirurgie d’abord exercée par les barbiers,s’individualise de la « barberie »…
A travers disettes, famines, épidémies, dont les horribles attaques de la peste) partir de 1348, la scolastique médiévale va maintenir pendant des siècles ses méthodes d’enseignement basées sur la lectio et la disputatio ainsi que ses divers grades universitaires : baccalauréat, licence et doctorat.
L’enseignement de la médecine reste purement intellectuel, donné en latin ex cathedra ! Les dissections sont rares ou interdites et la chirurgie étant proscrite par l’Eglise aux médecins et aux religieux d’après le célèbre adage Ecclesia abhorret a sanguine, (l’Eglise abhorre le sang) (concile de Tours 1163). Le concile de Latran de 1215 confirme ce premier interdit en précisant : Aucun clerc n’exécutera aucune peine de sang. Le sous-diacre le diacre et le prêtre ne pratiqueront pas l’art de la chirurgie qui comporte brûlures et saignées. Seuls les
ordres mineurs gardent le droit d’exercer la médecine. Le désengagement des religieux et des moines de l’art médical est donc encouragé puis fermement ordonné, la médecine essentiellement réservée aux clercs se séparant alors progressivement de la chirurgie pratiquée par des barbiers laïques.
Ce sont les barbiers-chirurgiens « ouvriers travaillant avec leurs mains », donc indignes d’entrer à l’université, qui vont effectuer ces
besognes pourtant si utiles ! Ainsi nait à Toulouse la corporation des barbiers (1340), bien structurée hiérarchiquement, avec tout en haut ses bayles, puis ses maîtres-jurés, ensuite les massips ou compagnons et enfin les apprentis, qui tient ses réunions dans une chapelle dédiée à ses saints protecteurs dans l’église des frères Prêcheurs. Cette corporation se transforme en Office de Cirurgie et Barberie de Tholoze (1517) et crée un Collège des chirurgiens en 1554. La chirurgie devient alors progressivement l’égale de la Médecine quand elle se sépare théoriquement de la « barberie » en 1691.
L’édit royal de Louis XIV en 1707, qui peut être considéré comme le premier grand texte de santé publique, est le prélude à la création de l’Ecole royale de chirurgie de Toulouse en 1761. Entre temps, les chirurgiens ont démontré largement leur pragmatisme et prennent une place importante à l’Hôtel-Dieu. Quelques années après, la lutte contre la variole va enregistrer de timides succès avec en 1764 la variolisation, puis en 1800 les très efficaces campagnes de vaccination à Toulouse, menées par la société de Médecine et un chirurgien novateur Roch Tarbés.
Re: Toulouse capitale de l'Occitanie - Ses universités
Le XIIIe siècle marque le début de la construction de nombreux bâtiments de style gothique méridional dont l'exemple le plus remarquable est le couvent des Jacobins.
Après le rattachement au royaume de France, l'évêque entreprend, à partir de 1217, la reconstruction du choeur de la vaste cathédrale Saint-Étienne sur le modèle des édifices d'Ile-de-France.
Toulouse au XIIIe siècle est une ville marchande, riche de nombreux artisans. En revanche, le XIVe siècle est le temps des épreuves, marqué par la guerre de Cent Ans et la Peste Noire.
En 1420, le premier Parlement de province est créé. Les spécificités du droit méridional, l'éloignement du parlement de Paris, la longueur et le coût des procès, favorisent cette création, entérinée définitivement par l'édit de Saumur en 1443.
Le deuxième parlement de France étend son influence sur un ressort immense, du Rhône à l'Atlantique, des Pyrénées au Massif Central jusqu'à la création de nouveaux parlements (Bordeaux, Dijon, Aix,etc.).
En 1463, le grand incendie constitue un véritable tournant dans l'histoire urbaine : les deux tiers de la cité sont sinistrés. Cet incendie, attisé par le vent d'autan, détruit le cœur commerçant de la ville essentiellement constitué de maisons à pans de bois. Le roi Louis XI, invité à constater les dégâts, exempte les Toulousains de la taille (impôt royal) pendant 100 ans. Dès lors la ville se reconstruit progressivement en brique.
Après le rattachement au royaume de France, l'évêque entreprend, à partir de 1217, la reconstruction du choeur de la vaste cathédrale Saint-Étienne sur le modèle des édifices d'Ile-de-France.
Toulouse au XIIIe siècle est une ville marchande, riche de nombreux artisans. En revanche, le XIVe siècle est le temps des épreuves, marqué par la guerre de Cent Ans et la Peste Noire.
La création du premier parlement de province
En 1420, le premier Parlement de province est créé. Les spécificités du droit méridional, l'éloignement du parlement de Paris, la longueur et le coût des procès, favorisent cette création, entérinée définitivement par l'édit de Saumur en 1443.
Le deuxième parlement de France étend son influence sur un ressort immense, du Rhône à l'Atlantique, des Pyrénées au Massif Central jusqu'à la création de nouveaux parlements (Bordeaux, Dijon, Aix,etc.).
Le grand incendie
En 1463, le grand incendie constitue un véritable tournant dans l'histoire urbaine : les deux tiers de la cité sont sinistrés. Cet incendie, attisé par le vent d'autan, détruit le cœur commerçant de la ville essentiellement constitué de maisons à pans de bois. Le roi Louis XI, invité à constater les dégâts, exempte les Toulousains de la taille (impôt royal) pendant 100 ans. Dès lors la ville se reconstruit progressivement en brique.
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L'âge d'or du pastel pastel
Les zones productrices pastellières
Le « Pays de Cocagne » au sens étymologique est la région du sud-ouest où l’on pratique le façonnage du pastel en pâte, sous la forme de boules appelées cocagnes. Cette région s’inscrit dans un vaste triangle ayant pour pointe nord Albi, pointe ouest Toulouse et pointe sud Carcassonne. C’est donc en Lauragais et en Albigeois que la densité des zones productrices atteint une concentration exceptionnelle.
Le Lauragais se répartit de nos jours entre 4 départements : Tarn, Aude, Ariège et Haute-Garonne.
Ses frontières naturelles sont :
– au nord : la rivière tarnaise de l’Agout
– au sud : celle de l’Hers
– à l’est : l’Aude à Carcassonne
– à l’ouest : l’Ariège.
Dans l’ordre, pour chaque département, voici le nombre des communes où la culture et la vente du pastel sont attestés au XV° et XVI° siècles : 91 en Haute-Garonne, 26 dans le Tarn, 10 dans l’Aude et 5 en Ariège.
Ce décompte n’est évidemment pas exhaustif, puisque susceptible d’être complété au fur et à mesure de la mise à jour d’archives locales ou privées.
Concernant le nombre de moulins pastelliers en activité au XVI° siècle (l’âge d’or), il n’y a pas de chiffres précis mais ils devaient être de l’ordre de 500 à 700 dans le triangle du « bleu » Albi, Toulouse et Carcassonne. En effet, des petites communes comme le Bourg Saint Bernard, grand centre pastellier, en possédaient une vingtaine, tout comme Cintegabelle.
Tout près de Goyrans, Lacroix-Falgarde fait partie du légendaire Pays de Cocagne. Sur cette commune, la culture du pastel est pratiquée dès 1435, puisqu’à cette date 2 moulins pastelliers y sont construits. L’arpentage de 1581 en mentionne 7, certains démolis, d’autres en état de fonctionner. Le livre de compte de François Delpuech fait mention à plusieurs reprises de la vente du pastel produit à Lacroix-Falgarde et probablement à Goyrans où il possède également des terres, entre 1570 à 1582.
François Delpuech est un bourgeois enrichi par le commerce du pastel et qui a été anobli par une année de capitoulat. En 1569, il achète à l’église et plus précisément au chapitre de Saint Étienne, la seigneurie de Lacroix-Falgarde et se fait construire un château. C’est celui que l’on peut voir encore actuellement à l’entrée de ce village, juste avant le centre commercial, à l’extrémité d’une allée bordée de platanes.
Re: Toulouse capitale de l'Occitanie - Ses universités
Les moulins pastelliers
Autant les moulins à vent céréaliers ont inspiré à toutes les époques nos comptines ou de grands écrivains comme Cervantes, La Fontaine dans ses fables, Alphonse Daudet, Guy de Maupassant dans un poème, autant les moulins pastelliers sont absents de notre littérature. Cela tient au fait que le moulin pastellier a une structure moins spectaculaire, moins repérable à l’horizon que le pittoresque ouvrage éolien, visible sur sa butte à des kilomètres à la ronde, et dont le gracieux mouvement giratoire des ailes a toujours fasciné les générations passées.
Le moulin pastellier est, dans la plupart des cas, mû par la traction animale, ce qui permet de ne pas être tributaire des aléas climatiques inhérents aux moulins à eau ou à vent. En effet, les feuilles de pastel, une fois récoltées, lavées et séchées ne peuvent pas être stockées avant d’être moulues. Le moulin à traction animale présente donc une sécurité car il peut s’utiliser même en cas de sécheresse ou de manque de vent.
Les moulins pasteliers de la Garde / Ariège Drone Solutions
Il fonctionne sur le modèle de la noria : une meule gisante creusée d’une rigole circulaire et traversée d’un axe vertical est surmontée d’une meule roulante, énorme disque de pierre circulant à la verticale autour d’un axe horizontal entraîné par un animal. Celui-ci tourne autour de la meule gisante, dans la rigole de laquelle on place les feuilles de pastel.
Dans la plupart des cas, ces pierres sont en granit du Sidobre (à l’ouest de la Montagne Noire) et ont un diamètre de 130 à 160 cm.
Re: Toulouse capitale de l'Occitanie - Ses universités
Toulouse et les guerres du XVIe siècle
Le XVIe siècle favorable au commerce est aussi celui des troubles majeurs en Europe avec les guerres d'Italie. Dans ce contexte, les capitouls commencent la reprise du Capitole mis à mal par le grand incendie.
Ils font édifier la tour des archives en 1525 en y intégrant des éléments défensifs. Le roi fait renforcer les remparts pour les adapter à l'artillerie. En 1541, François 1er autorise les Capitouls à lever une aide exceptionnelle sur les diocèses de Toulouse pour construire le Pont-Neuf.
À partir de 1562, Toulouse entre dans les guerres de Religion. La ville s'affirme dès lors comme le bastion d'un catholicisme intransigeant, au cœur d'une région où les protestants ont conquis de nombreuses villes. La participation et l'étendue des pouvoirs locaux font de Toulouse le fer de lance de l’Église romaine dans la région
Re: Toulouse capitale de l'Occitanie - Ses universités
Toulouse, ville ultra-catholique
Pendant deux siècles encore, la ville reste ultra-catholique et voit se multiplier les monastères et les couvents. L'exécution du protestant Jean Calas en 1762, condamné pour le meurtre supposé de son fils, inspire à Voltaire son Traité pour la tolérance, œuvre majeure du siècle des Lumières.
L'hospitalité et l'aide aux nécessiteux se concrétisent par la construction des deux grands établissements hospitaliers rive gauche : l'Hôtel-Dieu Saint-Jacques et l'hôpital Saint-Sébastien qui devient en 1647 l'hôpital Saint-Joseph de la Grave.
Pendant l'ancien Régime, la construction est surtout importante dans les demeures privées, miroir social des membres des grandes institutions. Les édifices publics, qui se présentent comme des ensembles disparates, font l'objet de moins d'attention.
Tardivement, la ville se transforme par la construction de canaux, places, promenades, port, digues et quais. L’édit royal de 1666 ordonne la construction du Canal royal du Languedoc, creusé entre Toulouse et la Méditerranée, conçu grâce au système hydraulique ingénieux de Pierre-Paul Riquet.
De grands travaux d'urbanisme interviennent dans la seconde moitié du XVIIIe siècle : le Grand-Rond, les quais de la Garonne…
A cette époque, la ville est aussi d'une belle vitalité culturelle et artistique. Elle s'enorgueillit de trois académies royales : l'académie des Jeux Floraux, l'académie des sciences, inscriptions et belles Lettres, l'académie de peinture, sculpture et architecture. La peinture et la sculpture s'expriment avec des œuvres remarquables notamment dans les édifices religieux (chapelle des Carmélites, église Saint-Pierre des Chartreux).
L'organisation sociale à la veille de la Révolution donne une grande part à la noblesse et à la bourgeoisie.
Re: Toulouse capitale de l'Occitanie - Ses universités
Académie
des Jeux floraux
des Jeux floraux
Les Jeux floraux ont été institués en 1323, à Toulouse, par sept troubadours pour maintenir le lyrisme courtois.
La « Compagnie du Gai Savoir », ainsi créée, fut dotée du statut d’Académie en 1694 par Louis XIV. Héritière d’une tradition d’excellence depuis près de sept siècles, elle entend promouvoir la poésie sous toutes ses formes et, d’une manière générale, la littérature. Chaque 3 mai, elle remet depuis 1324, des « Fleurs » aux lauréats des différents concours qu’elle organise.
Considérée comme la plus ancienne société savante d’Europe, l’Académie des Jeux floraux fut reconnue d’utilité publique en 1923. Elle est aujourd’hui hébergée dans l’hôtel d’Assézat, à Toulouse.
Re: Toulouse capitale de l'Occitanie - Ses universités
L'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, est une société savante dont les racines remontent au XVII e siècle, et qui est effectivement fondée en 1746. Elle est installée, depuis le « legs Ozenne », à l'Hôtel d'Assézat. Un tome des mémoires de l'académie, Toulouse, Douladoure, 1830.
L’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres est l’un des principaux centres de publication scientifique en ce qui concerne les instruments de travail fondamentaux dans les domaines de la haute érudition qui relèvent de sa compétence. Elle a porté d’abord et continue de porter son effort sur les publications des sources littéraires et archéologiques, instruments de base pour toute recherche historique ou philologique, utilisées par tous ceux qui touchent à l’histoire des sociétés.
Le rythme de ses diverses publications scientifiques est aujourd’hui extrêmement soutenu : chaque année, on compte parmi ses parutions plus de 20 volumes et fascicules périodiques, y compris les ouvrages publiés sous ses auspices. À une époque où les possibilités offertes à l’édition sont devenues plus rares, l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres contribue grandement à maintenir le prestige des travaux d’érudition scientifique français
Re: Toulouse capitale de l'Occitanie - Ses universités
Fondation de l’Académie royale de peinture et de sculpture
L'Académie royale de peinture, sculpture et architecture de Toulouse a été créée par lettres patentes par Louis XV le 25 décembre 1750 . Elle disparaît à la suite du décret du 8 août 1793 de la Convention nationale qui supprime « toutes les académies et sociétés littéraires patentées ou dotées par la Nation ».
Le 13 janvier 1751 est fondée l’Académie royale de peinture, sculpture et architecture de Toulouse par lettres patentes royales. Dissoute le 8 août 1793 par décret de la Convention, cette institution fut la seule académie d’art de province à bénéficier du patronage royal. Au siècle suivant, l’historien d’art Philippe de Chennevières-Pointel, militant pour la revalorisation des provinces, la présenta comme un modèle, garante et protectrice des arts régionaux face à l’action centralisatrice et stérilisante parisienne, responsable de « l’anéantissement des arts en province. Or elle est aujourd’hui quelque peu oubliée.
Partant de cet état de fait, cette recherche doctorale propose un portrait entièrement renouvelé de l’Académie toulousaine : ses origines, les détails de sa mise en place, son organisation, le quotidien de ses enseignements, ses écueils et ses réussites. Un portrait qui dépasse le simple cadre de la monographie isolée pour replacer cette institution dans le mouvement académique français du Siècle des Lumières.
La méconnaissance de l’Académie toulousaine est d’autant plus étonnante compte tenu de la conservation d’un foisonnant corpus documentaire et graphique, pour l’essentiel jamais exploité – voire inédit. Il est le témoin d’une activité riche et variée relatée par les deux manuscrits Mondran, pièces maîtresses de ce corpus. Rédigés par l’un des académiciens et constitués de plusieurs centaines de feuillets consacrés à l’histoire quotidienne de l’Académie, ils représentent à eux-seuls une véritable mine d’informations. Forte de ce remarquable matériau, cette étude vient logiquement s’appuyer sur son exploitation intensive.
Re: Toulouse capitale de l'Occitanie - Ses universités
Appréhender la singularité de l’Académie royale de peinture, sculpture et architecture de Toulouse nécessite préalablement de se plonger dans le XVIIe siècle. L’érection en académie royale ne constitue en effet que le couronnement des précoces et constantes ambitions du foyer toulousain dans le domaine de l’institutionnalisation des arts. Au cours du Grand Siècle, il a successivement été le théâtre de la création en 1641 de la première académie d’arts en France, puis du plus grand nombre de tentatives en ce sens.
Au siècle suivant, davantage propice à ce genre d’initiative, elle voit naître la première école gratuite de dessin du royaume fondée en 1726 par le peintre Antoine Rivalz. Cette dernière s’est muée en 1746 en Société des Beaux-arts, avant de devenir académie royale sous l’autorité directe du souverain. Elle échappe ainsi à la tutelle parfois impérieuse du Directeur des Bâtiments du Roi et de l’Académie parisienne imposée à ses homologues de province.
Certes, passé l’éclat de 1751, le rayonnement national de cette institution est somme toute très relatif. Mais en proposant une solide formation locale à des élèves dont la majorité reste destinée à l’artisanat d’art, elle est devenue incontournable dans l’une des provinces les plus éloignées de la capitale. C’est ainsi que l’Académie royale de peinture, sculpture et architecture de Toulouse a formé en quarante-deux ans d’existence près de six-cents élèves. Brutalement supprimée par la Révolution, elle survit grâce à ses professeurs qui maintiennent leurs leçons. Elle est l’ancêtre de l’actuel Institut supérieur des arts de Toulouse, fruit d’une fusion entre l’Ecole supérieure des Beaux-arts et le Centre d’enseignement supérieur de musique et danse.
Re: Toulouse capitale de l'Occitanie - Ses universités
Aux noms des grands sculpteurs du XXe
siècle qui furent liés à la ville de Toulouse s’ajoute
celui d’Eugène-Henri Duler, à l’œuvre mal connue mais puissante, qui embrasse une
esthétique épurée et statique. D’abord élève de l’École des Beaux-Arts de Toulouse, il
y deviendra professeur pendant plus de vingt ans, enseignant la sculpture entre 1949
et 1972. Son lien avec Toulouse passa également par les nombreuses commandes
municipales qu’il reçut, dont les réalisations trônent encore aujourd’hui dans plusieurs
espaces publics de la cité. Mais, à son travail monumental répandu dans plusieurs villes
de France, s’ajoutent les sculptures des nus féminins qu’il réalisa parfois en terre ou
en plâtre mais aussi à la taille directe dans ses matériaux de prédilection; le bois et la
pierre. Consacrant son art à l’étude du corps humain, son travail fut presque entièrement
consacré aux nus féminins traités dans différentes attitudes et dimensions et dans des
matériaux divers. Femmes allongées, accroupies, maternités et autres grâces peuplent
ainsi le corpus de son œuvre. À travers elles se ressent indéniablement l’influence
plastique que put avoir sur son travail le grand Maillol (1861-1944) qui fut l’un de ses
professeurs à l’École des Arts Décoratifs. Outre le choix de se consacrer à l’étude du
nu féminin, le traitement même de ses sculptures rappelle les formes puissantes mais
épurées révélées par le maître au tournant du siècle. Ainsi, se retrouvent dans les œuvres
de Duler le même rendu de formes solides et le même souci de cette ligne simple et
continue1
, qu’il emplira progressivement de sa propre sensibilité créatrice. Les dessins
préparatoires de l’artiste témoignent de l’importance qu’il accordait aux volumes –
qu’il utilisa, à l’instar de son professeur, pour rendre une certaine immobilité. Mais, aux
sculptures plus massives qu’il réalisa dans les années 1930 succédèrent, les décennies
suivantes, des nus aux corps affinés et travaillés avec plus de fluidité, témoins de son
affranchissement plastique. Ses œuvres d’alors gagnèrent en finesse, et devinrent en un
sens plus maniéristes
– son traitement des volumes des corps évoluant vers une lecture
moins frontale. Cette exploration de l’esthétique de la torsion fit évoluer son étude des
corps féminins vers plus de sensualité et appela le spectateur à se mouvoir pour en
contempler les multiples aspects. Son œuvre unique rejoignit plus tard des collections
muséales, comme celles du musée de Rodez ou du musée des Augustins à Toulouse,
ainsi que des collections privées.
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